Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie, 2014
By: Lecerf, Adrien (Ed.), Saudelli, Lucia (Ed.), Seng, Helmut (Ed.)
Title Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie
Type Edited Book
Language undefined
Date 2014
Publication Place Heidelberg
Publisher Winter
Series Bibliotheca Chaldaica
Volume 4
Categories no categories
Author(s)
Editor(s) Lecerf, Adrien , Saudelli, Lucia , Seng, Helmut
Translator(s)
Les Oracles chaldaïques posent nombre de problèmes à lʼhistorien de la pensée antique, tant sur le plan de la forme que sur celui du fond. Texte datant du IIe siècle de notre ère, en vers principalement hexamétriques, dont nous ne possédons que des fragments et des témoignages, conservés par des auteurs postérieurs, en langue grecque et latine, les extraits à notre disposition recèlent une philosophie, dʼinspiration platonicienne, dont les thèmes principaux sont la triade divine formée de Père, Puissance et Intellect, les êtres intermédiaires, lʼâme et ses vicissitudes, les divers mondes. Les questions que nous souhaitons traiter, en publiant ces travaux de recherche, sont le rattachement des Oracles au mouvement philosophique du « médioplatonisme » et les rapports entre théologie chaldaïque et théologie chrétienne. Nous étudions également la fortune et lʼinfortune des vers chaldaïques dans lʼAntiquité tardive et jusquʼau XVIIe siècle, en dégageant dʼautre part les perspectives dʼune nouvelle édition des Oracles. [official abstract]

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Φάος et τόπος. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chaldaïques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco), 2014
By: Hoffmann, Philippe, Lecerf, Adrien (Ed.), Saudelli, Lucia (Ed.), Seng, Helmut (Ed.)
Title Φάος et τόπος. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chaldaïques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco)
Type Book Section
Language French
Date 2014
Published in Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie
Pages 101-152
Categories no categories
Author(s) Hoffmann, Philippe
Editor(s) Lecerf, Adrien , Saudelli, Lucia , Seng, Helmut
Translator(s)
La longue digression introduite par Simplicius dans son Commentaire à la Physique d’Aristote, qui est consacrée à la notion de « lieu » et qui prend la suite de l’explication continue du texte même d’Aristote (Physique IV 1-5, 208a27 - 213a11), est traditionnellement désignée par le titre (sans support dans la tradition manuscrite) de Corollarium de loco. Avec le Corollarium de tempore, qui accompagne parallèlement l’explication du traité aristotélicien du temps (Physique IV 10-14, 217b29 - 224a17), il constitue un diptyque essentiel pour notre connaissance de la philosophie néoplatonicienne de la Nature, car il offre sur les doctrines néoplatoniciennes de l’espace et du temps des exposés d’importance majeure. Le Corollarium de loco présente, sur 45 pages des CAG, une histoire néoplatonicienne des doctrines du « lieu », d’Aristote à Damascius (et Simplicius lui-même), qui nous a conservé de précieux fragments de deux traités perdus de Proclus et de Damascius, et suit un plan en deux parties très nettement distinguées. Une section dialectique, tout d’abord, dans laquelle Simplicius mène un examen critique des contradictions du dossier aristotélicien (Physique et De caelo), en répondant au traitement par Alexandre d’Aphrodise de la magna quaestio. Il discute dans cette première partie les doctrines antérieures à celle de Damascius (d’Aristote à Syrianus) et s’attache à comprendre les raisons de leur échec. Vient ensuite une pars construens, ou plutôt un exposé systématique consacré à la doctrine véridique du « lieu », celle de Damascius, que Simplicius retouche et précise. Dans la première partie, dialectique, Simplicius consacre près de 13 pages (de l’édition Diels), soit près du tiers de l’ensemble de la digression, à l’examen critique des doctrines du « lieu » qui se sont intéressées à un type de définition rejeté (et négligé) par Aristote, celui qui fait du lieu un « espace » ou une « étendue ». La discussion de ces doctrines (représentées sous des formes diverses par Démocrite, Straton de Lampsaque, Syrianus, et Proclus) est particulièrement importante car, conformément à une méthode d’origine aristotélicienne, l’examen dialectique des opinions consiste non seulement en une critique et une réfutation, mais vise aussi à extraire la part de vérité contenue dans les opinions examinées. La lecture d’ensemble de la digression permet de comprendre que Simplicius a prêté un intérêt tout particulier aux définitions du « lieu » comme « étendue » (corporelle ou incorporelle) parce qu’elles préfiguraient en quelque sorte – de façon certes maladroite et fautive – la doctrine de son maître Damascius. On passe alors de la considération de l’« étendue » à celle de la « distension » néoplatonicienne. En effet, lorsqu’il en vient à l’exposé complet de la doctrine de Damascius, Simplicius met en lumière le fait qu’il y a une liaison fondamentale entre le « lieu » et la « distension », qui se réalise dans la Procession. Le lieu est une détermination « inétendue », qui « œuvre à la perfection des corps », et plus précisément il est la « mesure rassemblante » d’une modalité particulière de la « distension », désignée par le terme de « disposition » : disposition des parties d’une totalité à l’intérieur de cette totalité ou encore position d’un corps à l’intérieur d’un autre corps envisagé comme totalité plus englobante. Malgré l’autorité dont Proclus est revêtu aux yeux de tous les néoplatoniciens de la fin de l’Antiquité, et malgré le respect profond que Simplicius éprouve pour lui, il lui importe ici de réfuter que le lieu soit un corps, fût-ce un corps immatériel, afin que le lieu puisse ultérieurement être défini comme une mesure inétendue et incorporelle de la « distension » des corps (Damascius). Dans le traité perdu dont des passages centraux sont conservés par Simplicius, Proclus démontre sa doctrine par la conjonction d’une démarche proprement philosophique et apodictique, et par un recours à deux confirmations offertes par des autorités sacrées : la Raison rencontre la Révélation. La première démarche part de prémisses aristotéliciennes (Physique IV 4, 212a2-6). Elle promeut l’hypothèse selon laquelle le « lieu » serait une « étendue », et elle démontre que c’est une « étendue » corporelle, comprise comme sphère de lumière pure coïncidant avec la sphère cosmique : un corps immobile, indivisible, immatériel. La seconde démarche consiste à poser la concordance de cette conclusion rationnelle avec les données du mythe d’Er dans la République, et avec le sens attribué à un vers chaldaïque qui énonce de façon mystérieuse que l’Âme du Monde « anime de fond en comble lumière, feu, éther, mondes ». Le lieu-lumière démontré par la procédure rationnelle est enseigné par le sens profond (et caché) que l’on décèle dans le mythe (c’est la colonne de lumière de République X 616b4-c4) et dans la parole même des dieux. Le commentaire de Proclus sur la République identifie parallèlement la lumière de République X au lieu du Ciel, réaffirme son identité avec la lumière chaldaïque, et fait référence à ce traité en offrant une doctrine tout à fait concordante. L’autorité des Oracles Chaldaïques est pour les néoplatoniciens de cette époque la source ultime de la Vérité, et Simplicius engage contre Proclus, pas à pas, une longue discussion exégétique sur le sens de cet Oracle. Cette discussion est un document exceptionnel sur l’intérêt porté aux Oracles Chaldaïques par Simplicius, au sein même d’un commentaire sur Aristote et sur une question de physique. L’objet des pages qui suivent est de proposer une traduction commentée de l’ensemble du texte de Simplicius (In Phys. 611,8 - 618,7 D.), de façon à montrer l’osmose entre la démarche proprement philosophique de Simplicius (et de Proclus), qui correspond à une recherche de Physique, et l’opération herméneutique appliquée à une parole oraculaire, laquelle est une confirmation d’un raisonnement et une expérience de foi puisqu’elle porte sur un objet divin. La traduction du texte de Simplicius sera précédée de quelques remarques préliminaires sur l’Oracle 51. Le texte grec de Simplicius est accessible à la fois dans l’édition de Diels et dans l’édition mise en ligne déjà mentionnée (éd. Golitsis-Hoffmann). [introduction p. 101-106]

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Cette discussion est un document exceptionnel sur l\u2019int\u00e9r\u00eat port\u00e9 aux Oracles Chalda\u00efques par Simplicius, au sein m\u00eame d\u2019un commentaire sur Aristote et sur une question de physique.\r\n\r\nL\u2019objet des pages qui suivent est de proposer une traduction comment\u00e9e de l\u2019ensemble du texte de Simplicius (In Phys. 611,8 - 618,7 D.), de fa\u00e7on \u00e0 montrer l\u2019osmose entre la d\u00e9marche proprement philosophique de Simplicius (et de Proclus), qui correspond \u00e0 une recherche de Physique, et l\u2019op\u00e9ration herm\u00e9neutique appliqu\u00e9e \u00e0 une parole oraculaire, laquelle est une confirmation d\u2019un raisonnement et une exp\u00e9rience de foi puisqu\u2019elle porte sur un objet divin. La traduction du texte de Simplicius sera pr\u00e9c\u00e9d\u00e9e de quelques remarques pr\u00e9liminaires sur l\u2019Oracle 51. Le texte grec de Simplicius est accessible \u00e0 la fois dans l\u2019\u00e9dition de Diels et dans l\u2019\u00e9dition mise en ligne d\u00e9j\u00e0 mentionn\u00e9e (\u00e9d. Golitsis-Hoffmann). 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I "Cadaveri" di Eraclito (Fr. 96 D.-K.) e la Polemica Neoplatonica di Simplicio, 2010
By: Saudelli, Lucia
Title I "Cadaveri" di Eraclito (Fr. 96 D.-K.) e la Polemica Neoplatonica di Simplicio
Type Article
Language Italian
Date 2010
Journal Quaderni Urbinati di Cultura Classica
Volume 96
Issue 3
Pages 127-137
Categories no categories
Author(s) Saudelli, Lucia
Editor(s)
Translator(s)
This article focuses on an unpublished allusion to Heraclitus' fragment 96 D.-K. After an analytic study of the ancient preserved testimonia, I have presented the evidence of the Neoplatonist Simplicius, who uses Heraclitus' dictum about corpses in his personal polemic against Christianity. Then I have tried to explain the probable original signification of Heraclitus' fragment in comparison with other Presocratic texts and according to the Ionian philosophical and religious background of the 5th century B.C. [Author’s abstract]

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I "Cadaveri" di Eraclito (Fr. 96 D.-K.) e la Polemica Neoplatonica di Simplicio, 2010
By: Saudelli, Lucia
Title I "Cadaveri" di Eraclito (Fr. 96 D.-K.) e la Polemica Neoplatonica di Simplicio
Type Article
Language Italian
Date 2010
Journal Quaderni Urbinati di Cultura Classica
Volume 96
Issue 3
Pages 127-137
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Author(s) Saudelli, Lucia
Editor(s)
Translator(s)
This article focuses on an unpublished allusion to Heraclitus' fragment 96 D.-K. After an analytic study of the ancient preserved testimonia, I have presented the evidence of the Neoplatonist Simplicius, who uses Heraclitus' dictum about corpses in his personal polemic against Christianity. Then I have tried to explain the probable original signification of Heraclitus' fragment in comparison with other Presocratic texts and according to the Ionian philosophical and religious background of the 5th century B.C. [Author’s abstract]

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Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie, 2014
By: Lecerf, Adrien (Ed.), Saudelli, Lucia (Ed.), Seng, Helmut (Ed.)
Title Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie
Type Edited Book
Language undefined
Date 2014
Publication Place Heidelberg
Publisher Winter
Series Bibliotheca Chaldaica
Volume 4
Categories no categories
Author(s)
Editor(s) Lecerf, Adrien , Saudelli, Lucia , Seng, Helmut
Translator(s)
Les Oracles chaldaïques posent nombre de problèmes à lʼhistorien de la pensée antique, tant sur le plan de la forme que sur celui du fond.

Texte datant du IIe siècle de notre ère, en vers principalement hexamétriques, dont nous ne possédons que des fragments et des témoignages, conservés par des auteurs postérieurs, en langue grecque et latine, les extraits à notre disposition recèlent une philosophie, dʼinspiration platonicienne, dont les thèmes principaux sont la triade divine formée de Père, Puissance et Intellect, les êtres intermédiaires, lʼâme et ses vicissitudes, les divers mondes.

Les questions que nous souhaitons traiter, en publiant ces travaux de recherche, sont le rattachement des Oracles au mouvement philosophique du « médioplatonisme » et les rapports entre théologie chaldaïque et théologie chrétienne. Nous étudions également la fortune et lʼinfortune des vers chaldaïques dans lʼAntiquité tardive et jusquʼau XVIIe siècle, en dégageant dʼautre part les perspectives dʼune nouvelle édition des Oracles.  [official abstract]

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Φάος et τόπος. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chaldaïques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco), 2014
By: Hoffmann, Philippe, Lecerf, Adrien (Ed.), Saudelli, Lucia (Ed.), Seng, Helmut (Ed.)
Title Φάος et τόπος. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chaldaïques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco)
Type Book Section
Language French
Date 2014
Published in Oracles Chaldaïques: fragments et philosophie
Pages 101-152
Categories no categories
Author(s) Hoffmann, Philippe
Editor(s) Lecerf, Adrien , Saudelli, Lucia , Seng, Helmut
Translator(s)
La longue digression introduite par Simplicius dans son Commentaire à la Physique d’Aristote, qui est consacrée à la notion de « lieu » et qui prend la suite de l’explication continue du texte même d’Aristote (Physique IV 1-5, 208a27 - 213a11), est traditionnellement désignée par le titre (sans support dans la tradition manuscrite) de Corollarium de loco. Avec le Corollarium de tempore, qui accompagne parallèlement l’explication du traité aristotélicien du temps (Physique IV 10-14, 217b29 - 224a17), il constitue un diptyque essentiel pour notre connaissance de la philosophie néoplatonicienne de la Nature, car il offre sur les doctrines néoplatoniciennes de l’espace et du temps des exposés d’importance majeure.

Le Corollarium de loco présente, sur 45 pages des CAG, une histoire néoplatonicienne des doctrines du « lieu », d’Aristote à Damascius (et Simplicius lui-même), qui nous a conservé de précieux fragments de deux traités perdus de Proclus et de Damascius, et suit un plan en deux parties très nettement distinguées. Une section dialectique, tout d’abord, dans laquelle Simplicius mène un examen critique des contradictions du dossier aristotélicien (Physique et De caelo), en répondant au traitement par Alexandre d’Aphrodise de la magna quaestio. Il discute dans cette première partie les doctrines antérieures à celle de Damascius (d’Aristote à Syrianus) et s’attache à comprendre les raisons de leur échec.

Vient ensuite une pars construens, ou plutôt un exposé systématique consacré à la doctrine véridique du « lieu », celle de Damascius, que Simplicius retouche et précise. Dans la première partie, dialectique, Simplicius consacre près de 13 pages (de l’édition Diels), soit près du tiers de l’ensemble de la digression, à l’examen critique des doctrines du « lieu » qui se sont intéressées à un type de définition rejeté (et négligé) par Aristote, celui qui fait du lieu un « espace » ou une « étendue ». La discussion de ces doctrines (représentées sous des formes diverses par Démocrite, Straton de Lampsaque, Syrianus, et Proclus) est particulièrement importante car, conformément à une méthode d’origine aristotélicienne, l’examen dialectique des opinions consiste non seulement en une critique et une réfutation, mais vise aussi à extraire la part de vérité contenue dans les opinions examinées.

La lecture d’ensemble de la digression permet de comprendre que Simplicius a prêté un intérêt tout particulier aux définitions du « lieu » comme « étendue » (corporelle ou incorporelle) parce qu’elles préfiguraient en quelque sorte – de façon certes maladroite et fautive – la doctrine de son maître Damascius. On passe alors de la considération de l’« étendue » à celle de la « distension » néoplatonicienne. En effet, lorsqu’il en vient à l’exposé complet de la doctrine de Damascius, Simplicius met en lumière le fait qu’il y a une liaison fondamentale entre le « lieu » et la « distension », qui se réalise dans la Procession. Le lieu est une détermination « inétendue », qui « œuvre à la perfection des corps », et plus précisément il est la « mesure rassemblante » d’une modalité particulière de la « distension », désignée par le terme de « disposition » : disposition des parties d’une totalité à l’intérieur de cette totalité ou encore position d’un corps à l’intérieur d’un autre corps envisagé comme totalité plus englobante.

Malgré l’autorité dont Proclus est revêtu aux yeux de tous les néoplatoniciens de la fin de l’Antiquité, et malgré le respect profond que Simplicius éprouve pour lui, il lui importe ici de réfuter que le lieu soit un corps, fût-ce un corps immatériel, afin que le lieu puisse ultérieurement être défini comme une mesure inétendue et incorporelle de la « distension » des corps (Damascius). Dans le traité perdu dont des passages centraux sont conservés par Simplicius, Proclus démontre sa doctrine par la conjonction d’une démarche proprement philosophique et apodictique, et par un recours à deux confirmations offertes par des autorités sacrées : la Raison rencontre la Révélation.

La première démarche part de prémisses aristotéliciennes (Physique IV 4, 212a2-6). Elle promeut l’hypothèse selon laquelle le « lieu » serait une « étendue », et elle démontre que c’est une « étendue » corporelle, comprise comme sphère de lumière pure coïncidant avec la sphère cosmique : un corps immobile, indivisible, immatériel. La seconde démarche consiste à poser la concordance de cette conclusion rationnelle avec les données du mythe d’Er dans la République, et avec le sens attribué à un vers chaldaïque qui énonce de façon mystérieuse que l’Âme du Monde « anime de fond en comble lumière, feu, éther, mondes ».

Le lieu-lumière démontré par la procédure rationnelle est enseigné par le sens profond (et caché) que l’on décèle dans le mythe (c’est la colonne de lumière de République X 616b4-c4) et dans la parole même des dieux. Le commentaire de Proclus sur la République identifie parallèlement la lumière de République X au lieu du Ciel, réaffirme son identité avec la lumière chaldaïque, et fait référence à ce traité en offrant une doctrine tout à fait concordante.

L’autorité des Oracles Chaldaïques est pour les néoplatoniciens de cette époque la source ultime de la Vérité, et Simplicius engage contre Proclus, pas à pas, une longue discussion exégétique sur le sens de cet Oracle. Cette discussion est un document exceptionnel sur l’intérêt porté aux Oracles Chaldaïques par Simplicius, au sein même d’un commentaire sur Aristote et sur une question de physique.

L’objet des pages qui suivent est de proposer une traduction commentée de l’ensemble du texte de Simplicius (In Phys. 611,8 - 618,7 D.), de façon à montrer l’osmose entre la démarche proprement philosophique de Simplicius (et de Proclus), qui correspond à une recherche de Physique, et l’opération herméneutique appliquée à une parole oraculaire, laquelle est une confirmation d’un raisonnement et une expérience de foi puisqu’elle porte sur un objet divin. La traduction du texte de Simplicius sera précédée de quelques remarques préliminaires sur l’Oracle 51. Le texte grec de Simplicius est accessible à la fois dans l’édition de Diels et dans l’édition mise en ligne déjà mentionnée (éd. Golitsis-Hoffmann). [introduction p.  101-106]

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Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chalda\u00efques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco)","main_title":{"title":"\u03a6\u03ac\u03bf\u03c2 et \u03c4\u03cc\u03c0\u03bf\u03c2. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chalda\u00efques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco)"},"abstract":"La longue digression introduite par Simplicius dans son Commentaire \u00e0 la Physique d\u2019Aristote, qui est consacr\u00e9e \u00e0 la notion de \u00ab lieu \u00bb et qui prend la suite de l\u2019explication continue du texte m\u00eame d\u2019Aristote (Physique IV 1-5, 208a27 - 213a11), est traditionnellement d\u00e9sign\u00e9e par le titre (sans support dans la tradition manuscrite) de Corollarium de loco. Avec le Corollarium de tempore, qui accompagne parall\u00e8lement l\u2019explication du trait\u00e9 aristot\u00e9licien du temps (Physique IV 10-14, 217b29 - 224a17), il constitue un diptyque essentiel pour notre connaissance de la philosophie n\u00e9oplatonicienne de la Nature, car il offre sur les doctrines n\u00e9oplatoniciennes de l\u2019espace et du temps des expos\u00e9s d\u2019importance majeure.\r\n\r\nLe Corollarium de loco pr\u00e9sente, sur 45 pages des CAG, une histoire n\u00e9oplatonicienne des doctrines du \u00ab lieu \u00bb, d\u2019Aristote \u00e0 Damascius (et Simplicius lui-m\u00eame), qui nous a conserv\u00e9 de pr\u00e9cieux fragments de deux trait\u00e9s perdus de Proclus et de Damascius, et suit un plan en deux parties tr\u00e8s nettement distingu\u00e9es. Une section dialectique, tout d\u2019abord, dans laquelle Simplicius m\u00e8ne un examen critique des contradictions du dossier aristot\u00e9licien (Physique et De caelo), en r\u00e9pondant au traitement par Alexandre d\u2019Aphrodise de la magna quaestio. Il discute dans cette premi\u00e8re partie les doctrines ant\u00e9rieures \u00e0 celle de Damascius (d\u2019Aristote \u00e0 Syrianus) et s\u2019attache \u00e0 comprendre les raisons de leur \u00e9chec.\r\n\r\nVient ensuite une pars construens, ou plut\u00f4t un expos\u00e9 syst\u00e9matique consacr\u00e9 \u00e0 la doctrine v\u00e9ridique du \u00ab lieu \u00bb, celle de Damascius, que Simplicius retouche et pr\u00e9cise. Dans la premi\u00e8re partie, dialectique, Simplicius consacre pr\u00e8s de 13 pages (de l\u2019\u00e9dition Diels), soit pr\u00e8s du tiers de l\u2019ensemble de la digression, \u00e0 l\u2019examen critique des doctrines du \u00ab lieu \u00bb qui se sont int\u00e9ress\u00e9es \u00e0 un type de d\u00e9finition rejet\u00e9 (et n\u00e9glig\u00e9) par Aristote, celui qui fait du lieu un \u00ab espace \u00bb ou une \u00ab \u00e9tendue \u00bb. La discussion de ces doctrines (repr\u00e9sent\u00e9es sous des formes diverses par D\u00e9mocrite, Straton de Lampsaque, Syrianus, et Proclus) est particuli\u00e8rement importante car, conform\u00e9ment \u00e0 une m\u00e9thode d\u2019origine aristot\u00e9licienne, l\u2019examen dialectique des opinions consiste non seulement en une critique et une r\u00e9futation, mais vise aussi \u00e0 extraire la part de v\u00e9rit\u00e9 contenue dans les opinions examin\u00e9es.\r\n\r\nLa lecture d\u2019ensemble de la digression permet de comprendre que Simplicius a pr\u00eat\u00e9 un int\u00e9r\u00eat tout particulier aux d\u00e9finitions du \u00ab lieu \u00bb comme \u00ab \u00e9tendue \u00bb (corporelle ou incorporelle) parce qu\u2019elles pr\u00e9figuraient en quelque sorte \u2013 de fa\u00e7on certes maladroite et fautive \u2013 la doctrine de son ma\u00eetre Damascius. On passe alors de la consid\u00e9ration de l\u2019\u00ab \u00e9tendue \u00bb \u00e0 celle de la \u00ab distension \u00bb n\u00e9oplatonicienne. En effet, lorsqu\u2019il en vient \u00e0 l\u2019expos\u00e9 complet de la doctrine de Damascius, Simplicius met en lumi\u00e8re le fait qu\u2019il y a une liaison fondamentale entre le \u00ab lieu \u00bb et la \u00ab distension \u00bb, qui se r\u00e9alise dans la Procession. Le lieu est une d\u00e9termination \u00ab in\u00e9tendue \u00bb, qui \u00ab \u0153uvre \u00e0 la perfection des corps \u00bb, et plus pr\u00e9cis\u00e9ment il est la \u00ab mesure rassemblante \u00bb d\u2019une modalit\u00e9 particuli\u00e8re de la \u00ab distension \u00bb, d\u00e9sign\u00e9e par le terme de \u00ab disposition \u00bb : disposition des parties d\u2019une totalit\u00e9 \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de cette totalit\u00e9 ou encore position d\u2019un corps \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur d\u2019un autre corps envisag\u00e9 comme totalit\u00e9 plus englobante.\r\n\r\nMalgr\u00e9 l\u2019autorit\u00e9 dont Proclus est rev\u00eatu aux yeux de tous les n\u00e9oplatoniciens de la fin de l\u2019Antiquit\u00e9, et malgr\u00e9 le respect profond que Simplicius \u00e9prouve pour lui, il lui importe ici de r\u00e9futer que le lieu soit un corps, f\u00fbt-ce un corps immat\u00e9riel, afin que le lieu puisse ult\u00e9rieurement \u00eatre d\u00e9fini comme une mesure in\u00e9tendue et incorporelle de la \u00ab distension \u00bb des corps (Damascius). Dans le trait\u00e9 perdu dont des passages centraux sont conserv\u00e9s par Simplicius, Proclus d\u00e9montre sa doctrine par la conjonction d\u2019une d\u00e9marche proprement philosophique et apodictique, et par un recours \u00e0 deux confirmations offertes par des autorit\u00e9s sacr\u00e9es : la Raison rencontre la R\u00e9v\u00e9lation.\r\n\r\nLa premi\u00e8re d\u00e9marche part de pr\u00e9misses aristot\u00e9liciennes (Physique IV 4, 212a2-6). Elle promeut l\u2019hypoth\u00e8se selon laquelle le \u00ab lieu \u00bb serait une \u00ab \u00e9tendue \u00bb, et elle d\u00e9montre que c\u2019est une \u00ab \u00e9tendue \u00bb corporelle, comprise comme sph\u00e8re de lumi\u00e8re pure co\u00efncidant avec la sph\u00e8re cosmique : un corps immobile, indivisible, immat\u00e9riel. La seconde d\u00e9marche consiste \u00e0 poser la concordance de cette conclusion rationnelle avec les donn\u00e9es du mythe d\u2019Er dans la R\u00e9publique, et avec le sens attribu\u00e9 \u00e0 un vers chalda\u00efque qui \u00e9nonce de fa\u00e7on myst\u00e9rieuse que l\u2019\u00c2me du Monde \u00ab anime de fond en comble lumi\u00e8re, feu, \u00e9ther, mondes \u00bb.\r\n\r\nLe lieu-lumi\u00e8re d\u00e9montr\u00e9 par la proc\u00e9dure rationnelle est enseign\u00e9 par le sens profond (et cach\u00e9) que l\u2019on d\u00e9c\u00e8le dans le mythe (c\u2019est la colonne de lumi\u00e8re de R\u00e9publique X 616b4-c4) et dans la parole m\u00eame des dieux. Le commentaire de Proclus sur la R\u00e9publique identifie parall\u00e8lement la lumi\u00e8re de R\u00e9publique X au lieu du Ciel, r\u00e9affirme son identit\u00e9 avec la lumi\u00e8re chalda\u00efque, et fait r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 ce trait\u00e9 en offrant une doctrine tout \u00e0 fait concordante.\r\n\r\nL\u2019autorit\u00e9 des Oracles Chalda\u00efques est pour les n\u00e9oplatoniciens de cette \u00e9poque la source ultime de la V\u00e9rit\u00e9, et Simplicius engage contre Proclus, pas \u00e0 pas, une longue discussion ex\u00e9g\u00e9tique sur le sens de cet Oracle. Cette discussion est un document exceptionnel sur l\u2019int\u00e9r\u00eat port\u00e9 aux Oracles Chalda\u00efques par Simplicius, au sein m\u00eame d\u2019un commentaire sur Aristote et sur une question de physique.\r\n\r\nL\u2019objet des pages qui suivent est de proposer une traduction comment\u00e9e de l\u2019ensemble du texte de Simplicius (In Phys. 611,8 - 618,7 D.), de fa\u00e7on \u00e0 montrer l\u2019osmose entre la d\u00e9marche proprement philosophique de Simplicius (et de Proclus), qui correspond \u00e0 une recherche de Physique, et l\u2019op\u00e9ration herm\u00e9neutique appliqu\u00e9e \u00e0 une parole oraculaire, laquelle est une confirmation d\u2019un raisonnement et une exp\u00e9rience de foi puisqu\u2019elle porte sur un objet divin. La traduction du texte de Simplicius sera pr\u00e9c\u00e9d\u00e9e de quelques remarques pr\u00e9liminaires sur l\u2019Oracle 51. Le texte grec de Simplicius est accessible \u00e0 la fois dans l\u2019\u00e9dition de Diels et dans l\u2019\u00e9dition mise en ligne d\u00e9j\u00e0 mentionn\u00e9e (\u00e9d. Golitsis-Hoffmann). [introduction p. 101-106]","btype":2,"date":"2014","language":"French","online_url":"","online_resources":"https:\/\/uni-koeln.sciebo.de\/s\/32ZuxPLp2VNh3t0","doi_url":null,"categories":[],"authors":[{"id":138,"full_name":"Hoffmann, Philippe ","role":{"id":1,"role_name":"author"}},{"id":197,"full_name":"Lecerf, Adrien","role":{"id":2,"role_name":"editor"}},{"id":311,"full_name":"Saudelli, Lucia","role":{"id":2,"role_name":"editor"}},{"id":462,"full_name":"Seng, Helmut","role":{"id":2,"role_name":"editor"}}],"book":null,"booksection":{"id":940,"section_of":357,"pages":"101-152","is_catalog":null,"book":{"id":357,"bilderberg_idno":null,"dare_idno":null,"catalog_idno":null,"entry_type":null,"type":4,"language":"no language selected","title":"Oracles Chalda\u00efques: fragments et philosophie","title_transcript":"","title_translation":"","short_title":"Lecerf2014b","has_no_author":null,"volume":null,"date":"2014","edition_no":null,"free_date":"2014","abstract":"Les Oracles chalda\u00efques posent nombre de probl\u00e8mes \u00e0 l\u02bchistorien de la pens\u00e9e antique, tant sur le plan de la forme que sur celui du fond.\r\n\r\nTexte datant du IIe si\u00e8cle de notre \u00e8re, en vers principalement hexam\u00e9triques, dont nous ne poss\u00e9dons que des fragments et des t\u00e9moignages, conserv\u00e9s par des auteurs post\u00e9rieurs, en langue grecque et latine, les extraits \u00e0 notre disposition rec\u00e8lent une philosophie, d\u02bcinspiration platonicienne, dont les th\u00e8mes principaux sont la triade divine form\u00e9e de P\u00e8re, Puissance et Intellect, les \u00eatres interm\u00e9diaires, l\u02bc\u00e2me et ses vicissitudes, les divers mondes.\r\n\r\nLes questions que nous souhaitons traiter, en publiant ces travaux de recherche, sont le rattachement des Oracles au mouvement philosophique du \u00ab m\u00e9dioplatonisme \u00bb et les rapports entre th\u00e9ologie chalda\u00efque et th\u00e9ologie chr\u00e9tienne. Nous \u00e9tudions \u00e9galement la fortune et l\u02bcinfortune des vers chalda\u00efques dans l\u02bcAntiquit\u00e9 tardive et jusqu\u02bcau XVIIe si\u00e8cle, en d\u00e9gageant d\u02bcautre part les perspectives d\u02bcune nouvelle \u00e9dition des Oracles. [official abstract]","republication_of":null,"online_url":"","online_resources":"https:\/\/uni-koeln.sciebo.de\/s\/w8DvrIrkCyncwcE","translation_of":null,"new_edition_of":null,"is_catalog":0,"in_bibliography":0,"is_inactive":0,"notes":null,"doi_url":null,"book":{"id":357,"pubplace":"Heidelberg","publisher":"Winter","series":"Bibliotheca Chaldaica","volume":"4","edition_no":"","valid_from":null,"valid_until":null}}},"article":null},"sort":["\u03a6\u03ac\u03bf\u03c2 et \u03c4\u03cc\u03c0\u03bf\u03c2. Le fragment 51 (v. 3) des Places (p. 28 Kroll) des Oracles Chalda\u00efques selon Proclus et Simplicius (Corollarium de loco)"]}

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