L'interprétation par Simplicius de la parabole de l'escale, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title L'interprétation par Simplicius de la parabole de l'escale
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 143-165
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Le commentaire de Simplicius sur ce chapitre du Manuel commence par une paraphrase de la parabole d’Épictète, qui compare la vie humaine à un voyage maritime. Cette paraphrase est suivie d’une interprétation allégorique de la parabole qui s’efforce de nous en faire découvrir le sens caché. En voici la traduction : "Or, il me semble qu’il a introduit un exemple imaginé d’une manière tout à fait appropriée. Car la mer, parce qu’elle est pesante, que ses vagues sont agitées, qu’elle change d’une manière si variée, qu’elle étouffe ceux qui y sombrent, en vertu de l’analogie qu’elle présente avec le devenir, les anciens auteurs de mythes, eux aussi, affirmaient qu’elle est un symbole du devenir. Le navire serait ce qui transporte les âmes vers le devenir, et il faut lui donner soit le nom de Sort (Moira), soit le nom d’Heimarmenê ou tel autre nom. Le pilote du navire pourrait être le dieu, lui qui, par ses prévoyantes pensées, dirige et gouverne, comme il le faut et d’une manière adaptée au mérite (kat’ axian) de chacun, l’univers et la descente des âmes dans le devenir. L’entrée du navire au port, c’est la mise en place des âmes dans le lieu, le peuple, la famille qui leur convient : c’est selon cette mise en place que les unes sont engendrées en tel lieu, tel peuple, telle famille et par tels parents, les autres ailleurs. La sortie du navire pour la provision d’eau, c’est le soin des choses nécessaires à la vie, sans lesquelles il est impossible de subsister. Qu’y a-t-il en effet, pour ceux qui sont dans le devenir, de plus nécessaire que l’eau, en vue de la nourriture et de la boisson ? Quant au fait de ramasser, comme une chose accessoire que l’on trouve au bord du chemin, un coquillage ou un petit oignon, il en donne lui-même l’exégèse d’une manière appropriée : cela veut dire femme, enfants, propriété, et autres choses de ce genre qui nous sont données par le Tout ; il faut les recevoir sans doute, mais non pas comme objets principaux de notre choix, ni comme biens qui nous soient propres. Le principal, en effet, c’est d’être tendu et tourné perpétuellement vers le pilote. Et il ne faut même pas s’intéresser à ces choses, comme si elles étaient nécessaires de la même manière que la provision d’eau, mais il faut les recevoir comme une chose véritablement accessoire et qui est simplement utile à la vie." [introduction p. 143-144]

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Le commentaire de Simplicius au premier chapitre du Manuel : interprétation néoplatonicienne de « ce qui dépend de nous », 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Le commentaire de Simplicius au premier chapitre du Manuel : interprétation néoplatonicienne de « ce qui dépend de nous »
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 103-125
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
This text discusses Simplicius' commentary on the first chapter of Epictetus' Manual, focusing selectively on a specific part of its development. The commentary examines the initial two sentences of the chapter, addressing the distinction between things within human control and those beyond it. This division leads to a classification of rational souls into first souls, which remain consistently oriented towards the Good, and human rational souls. The latter are characterized by their capacity for choice (deliberate choice or προαίρεσις), which is absent in immobile entities and irrational beings. Simplicius emphasizes that the nature of human rational souls allows them to either align with higher ontological realities or be drawn towards lower ones. The freedom of choice extends even to choosing evil, albeit often misguided by the appearance of apparent good. The concept of "what depends on us" is explicated as referring specifically to this deliberate choice. Simplicius' Neoplatonic interpretation culminates in a discussion defending human free will against objections that attribute actions to chance or necessity. While the commentary is not complete, this abstract concludes with the clarification that Simplicius' ontological exposition pertains solely to human rational souls. Further elaboration on objections and responses is anticipated in subsequent sections of the commentary. [introduction/conclusion]

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Le commentaire de Simplicius sur le Manuel d'Épictète, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Le commentaire de Simplicius sur le Manuel d'Épictète
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 47-87
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Dans mon livre Le problème du néoplatonisme alexandrin: Hiéroclès et Simplicius, j’ai expliqué d’une manière détaillée la place que tenait le commentaire sur le Manuel d’Épictète dans l’enseignement néoplatonicien. Il s’agissait de répondre à la question suivante : Comment le néoplatonicien Simplicius pouvait-il se sentir la vocation de commenter le Manuel du stoïcien Épictète, et, qui plus est, dans la perspective de la metriopathie aristotélicienne ? Je ne peux reprendre l’argumentation développée que j’ai donnée dans mon livre et je me borne à en résumer ici les principaux résultats. Les néoplatoniciens étaient persuadés qu’il fallait, pour pouvoir commencer avec profit les études de philosophie proprement dites, avoir acquis auparavant certaines dispositions morales et avoir de cette manière purifié son âme, au moins dans une certaine mesure. C’est ce que nous expliquent Simplicius, Ammonius, Philopon, Olympiodore et David (Élias) dans les introductions à leurs commentaires sur les Catégories d’Aristote, dans un chapitre traitant des qualités requises du bon auditeur (ou étudiant). Mais pour cette formation morale pré-philosophique, il fallait, comme Simplicius et les autres commentateurs des Catégories l’expliquent dans un autre chapitre introductif, une instruction qui soit une catéchèse purement parénétique, sans démonstrations logiques. Comme le disent Simplicius et Ammonius, une telle instruction ne se trouve pas dans l’œuvre d’Aristote, par laquelle commençaient les études philosophiques des néoplatoniciens. Les traités d’Aristote sont remplis de divisions et de démonstrations, dont la compréhension présuppose la maîtrise de la méthode apodictique, que le débutant en philosophie ne possède pas. Ce ne sont donc pas les Éthiques d’Aristote qui peuvent fournir une instruction éthique préparatoire, continue Simplicius, mais des exhortations non techniques sous forme écrite ou non écrite, comme on en trouve beaucoup chez les pythagoriciens. La dernière allusion de Simplicius vise certainement les sentences pythagoriciennes et le célèbre Carmen aureum, qui a effectivement été commenté par les néoplatoniciens Hiéroclès, Jamblique et Proclus. David (Élias) pour sa part nomme les parénèses d’Isocrate, visant de toute évidence les discours À Démonicos et À Nicoclès. Or, au début de son commentaire sur le Manuel d’Épictète, Simplicius précise que le genre littéraire de cet ouvrage est celui des « courtes sentences » et des « maximes morales », et il ajoute que ce genre littéraire est analogue à celui que les pythagoriciens appellent préceptes (προτρεπτικοί). Nous pouvons donc être assurés de tenir là le motif du choix que Simplicius avait fait du Manuel d’Épictète. Aux yeux de Simplicius, le Manuel constituait le genre d’exhortations non techniques aptes à fournir l’instruction éthique préparatoire dont le débutant en philosophie devait déjà être imprégné. Dès lors, il fallait qu’il interprète le Manuel en se fondant, non pas sur l’éthique stoïcienne culminant dans l’apatheia du sage stoïcien, comme cela aurait été normal selon notre point de vue moderne, mais sur la metriopathie péripatéticienne. En procédant de la sorte, Simplicius suit le système éthique néoplatonicien, dans lequel se fondent, d’une manière tout à fait étonnante et sans jointure apparente, l’éthique du stoïcisme, évidemment sans ses bases matérialistes, l’éthique de l’Ancienne Académie et l’éthique péripatéticienne. Le néoplatonisme avait admis en effet, à partir de Porphyre, l’existence de quatre degrés de vertus, dont le premier, celui des vertus « politiques » ou « civiles » ou « pratiques », impliquait, non pas la suppression des passions, mais leur domination par la raison, c’est-à-dire la metriopathie péripatéticienne. En revanche, les degrés de vertu supérieurs se fondaient sur l’apatheia stoïcienne. Comme Simplicius voyait dans le Manuel des exhortations morales non techniques, qui s’adressaient à des débutants, cette œuvre ne pouvait, selon lui, viser que la préparation au premier degré des vertus, donc aux vertus « civiles » ou « politiques » régies par la metriopathie. Les vertus civiles ne sont pas des vertus qui caractérisent le philosophe authentique, mais elles sont appropriées, comme leur nom l’indique, au citoyen vertueux, c’est-à-dire à quelqu’un qui prend activement part à la vie publique et qui a pour cela, d’après les péripatéticiens, besoin de son corps et dans une certaine mesure de ses passions. Les vertus propres au philosophe néoplatonicien sont les vertus cathartiques ou même les vertus théorétiques. L’homme qui vit selon les vertus cathartiques fuit, comme Simplicius l’explique, le corps et les passions irrationnelles autant que possible et il se concentre sur lui-même, c’est-à-dire sur son âme raisonnable. Le fait de vouloir se tourner exclusivement vers soi-même, donc vers son âme raisonnable, de vouloir réaliser cette « conversion », est reconnu plus loin par Simplicius comme la marque de quelqu’un qui est désormais désireux de pratiquer la philosophie, et c’est à ce genre d’hommes que s’adresse, selon Simplicius, la deuxième partie du Manuel (à partir du chapitre 22). Il ne s’agit pas de ceux qui seraient déjà en possession des vertus cathartiques ni même des vertus civiles, mais de ceux qui, forts de leur progrès vers l’acquisition des vertus civiles, envisagent leur retraite de la vie publique, accompagnée de l’étude et de la pratique de la philosophie, et qui remplissent par la même la première condition pour pouvoir plus tard, après s’être longuement familiarisés avec les études philosophiques, acquérir les vertus cathartiques. Le Manuel d’Épictète s’adresse donc, selon Simplicius, dans une première partie, à ceux qui n’ont encore aucune formation philosophique, mais qui souhaitent commencer à purifier leurs mœurs et leur âme, autrement dit, à soumettre leurs passions irrationnelles à la raison. La deuxième partie concernerait ceux qui ont déjà fait des progrès sur le chemin qui mène à la domination des passions et commencent à s’intéresser à la philosophie elle-même. Dans les deux cas, il s’agit de débutants : de ceux qui commencent une formation morale et de ceux qui veulent s’initier à la philosophie. [introduction p. 51-54]

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Il s\u2019agissait de r\u00e9pondre \u00e0 la question suivante : Comment le n\u00e9oplatonicien Simplicius pouvait-il se sentir la vocation de commenter le Manuel du sto\u00efcien \u00c9pict\u00e8te, et, qui plus est, dans la perspective de la metriopathie aristot\u00e9licienne ? Je ne peux reprendre l\u2019argumentation d\u00e9velopp\u00e9e que j\u2019ai donn\u00e9e dans mon livre et je me borne \u00e0 en r\u00e9sumer ici les principaux r\u00e9sultats.\r\n\r\nLes n\u00e9oplatoniciens \u00e9taient persuad\u00e9s qu\u2019il fallait, pour pouvoir commencer avec profit les \u00e9tudes de philosophie proprement dites, avoir acquis auparavant certaines dispositions morales et avoir de cette mani\u00e8re purifi\u00e9 son \u00e2me, au moins dans une certaine mesure. C\u2019est ce que nous expliquent Simplicius, Ammonius, Philopon, Olympiodore et David (\u00c9lias) dans les introductions \u00e0 leurs commentaires sur les Cat\u00e9gories d\u2019Aristote, dans un chapitre traitant des qualit\u00e9s requises du bon auditeur (ou \u00e9tudiant). Mais pour cette formation morale pr\u00e9-philosophique, il fallait, comme Simplicius et les autres commentateurs des Cat\u00e9gories l\u2019expliquent dans un autre chapitre introductif, une instruction qui soit une cat\u00e9ch\u00e8se purement par\u00e9n\u00e9tique, sans d\u00e9monstrations logiques. Comme le disent Simplicius et Ammonius, une telle instruction ne se trouve pas dans l\u2019\u0153uvre d\u2019Aristote, par laquelle commen\u00e7aient les \u00e9tudes philosophiques des n\u00e9oplatoniciens. Les trait\u00e9s d\u2019Aristote sont remplis de divisions et de d\u00e9monstrations, dont la compr\u00e9hension pr\u00e9suppose la ma\u00eetrise de la m\u00e9thode apodictique, que le d\u00e9butant en philosophie ne poss\u00e8de pas. Ce ne sont donc pas les \u00c9thiques d\u2019Aristote qui peuvent fournir une instruction \u00e9thique pr\u00e9paratoire, continue Simplicius, mais des exhortations non techniques sous forme \u00e9crite ou non \u00e9crite, comme on en trouve beaucoup chez les pythagoriciens. La derni\u00e8re allusion de Simplicius vise certainement les sentences pythagoriciennes et le c\u00e9l\u00e8bre Carmen aureum, qui a effectivement \u00e9t\u00e9 comment\u00e9 par les n\u00e9oplatoniciens Hi\u00e9rocl\u00e8s, Jamblique et Proclus. David (\u00c9lias) pour sa part nomme les par\u00e9n\u00e8ses d\u2019Isocrate, visant de toute \u00e9vidence les discours \u00c0 D\u00e9monicos et \u00c0 Nicocl\u00e8s.\r\n\r\nOr, au d\u00e9but de son commentaire sur le Manuel d\u2019\u00c9pict\u00e8te, Simplicius pr\u00e9cise que le genre litt\u00e9raire de cet ouvrage est celui des \u00ab courtes sentences \u00bb et des \u00ab maximes morales \u00bb, et il ajoute que ce genre litt\u00e9raire est analogue \u00e0 celui que les pythagoriciens appellent pr\u00e9ceptes (\u03c0\u03c1\u03bf\u03c4\u03c1\u03b5\u03c0\u03c4\u03b9\u03ba\u03bf\u03af). Nous pouvons donc \u00eatre assur\u00e9s de tenir l\u00e0 le motif du choix que Simplicius avait fait du Manuel d\u2019\u00c9pict\u00e8te. Aux yeux de Simplicius, le Manuel constituait le genre d\u2019exhortations non techniques aptes \u00e0 fournir l\u2019instruction \u00e9thique pr\u00e9paratoire dont le d\u00e9butant en philosophie devait d\u00e9j\u00e0 \u00eatre impr\u00e9gn\u00e9. D\u00e8s lors, il fallait qu\u2019il interpr\u00e8te le Manuel en se fondant, non pas sur l\u2019\u00e9thique sto\u00efcienne culminant dans l\u2019apatheia du sage sto\u00efcien, comme cela aurait \u00e9t\u00e9 normal selon notre point de vue moderne, mais sur la metriopathie p\u00e9ripat\u00e9ticienne.\r\n\r\nEn proc\u00e9dant de la sorte, Simplicius suit le syst\u00e8me \u00e9thique n\u00e9oplatonicien, dans lequel se fondent, d\u2019une mani\u00e8re tout \u00e0 fait \u00e9tonnante et sans jointure apparente, l\u2019\u00e9thique du sto\u00efcisme, \u00e9videmment sans ses bases mat\u00e9rialistes, l\u2019\u00e9thique de l\u2019Ancienne Acad\u00e9mie et l\u2019\u00e9thique p\u00e9ripat\u00e9ticienne. Le n\u00e9oplatonisme avait admis en effet, \u00e0 partir de Porphyre, l\u2019existence de quatre degr\u00e9s de vertus, dont le premier, celui des vertus \u00ab politiques \u00bb ou \u00ab civiles \u00bb ou \u00ab pratiques \u00bb, impliquait, non pas la suppression des passions, mais leur domination par la raison, c\u2019est-\u00e0-dire la metriopathie p\u00e9ripat\u00e9ticienne. En revanche, les degr\u00e9s de vertu sup\u00e9rieurs se fondaient sur l\u2019apatheia sto\u00efcienne.\r\n\r\nComme Simplicius voyait dans le Manuel des exhortations morales non techniques, qui s\u2019adressaient \u00e0 des d\u00e9butants, cette \u0153uvre ne pouvait, selon lui, viser que la pr\u00e9paration au premier degr\u00e9 des vertus, donc aux vertus \u00ab civiles \u00bb ou \u00ab politiques \u00bb r\u00e9gies par la metriopathie. Les vertus civiles ne sont pas des vertus qui caract\u00e9risent le philosophe authentique, mais elles sont appropri\u00e9es, comme leur nom l\u2019indique, au citoyen vertueux, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 quelqu\u2019un qui prend activement part \u00e0 la vie publique et qui a pour cela, d\u2019apr\u00e8s les p\u00e9ripat\u00e9ticiens, besoin de son corps et dans une certaine mesure de ses passions. Les vertus propres au philosophe n\u00e9oplatonicien sont les vertus cathartiques ou m\u00eame les vertus th\u00e9or\u00e9tiques.\r\n\r\nL\u2019homme qui vit selon les vertus cathartiques fuit, comme Simplicius l\u2019explique, le corps et les passions irrationnelles autant que possible et il se concentre sur lui-m\u00eame, c\u2019est-\u00e0-dire sur son \u00e2me raisonnable. Le fait de vouloir se tourner exclusivement vers soi-m\u00eame, donc vers son \u00e2me raisonnable, de vouloir r\u00e9aliser cette \u00ab conversion \u00bb, est reconnu plus loin par Simplicius comme la marque de quelqu\u2019un qui est d\u00e9sormais d\u00e9sireux de pratiquer la philosophie, et c\u2019est \u00e0 ce genre d\u2019hommes que s\u2019adresse, selon Simplicius, la deuxi\u00e8me partie du Manuel (\u00e0 partir du chapitre 22). Il ne s\u2019agit pas de ceux qui seraient d\u00e9j\u00e0 en possession des vertus cathartiques ni m\u00eame des vertus civiles, mais de ceux qui, forts de leur progr\u00e8s vers l\u2019acquisition des vertus civiles, envisagent leur retraite de la vie publique, accompagn\u00e9e de l\u2019\u00e9tude et de la pratique de la philosophie, et qui remplissent par la m\u00eame la premi\u00e8re condition pour pouvoir plus tard, apr\u00e8s s\u2019\u00eatre longuement familiaris\u00e9s avec les \u00e9tudes philosophiques, acqu\u00e9rir les vertus cathartiques.\r\n\r\nLe Manuel d\u2019\u00c9pict\u00e8te s\u2019adresse donc, selon Simplicius, dans une premi\u00e8re partie, \u00e0 ceux qui n\u2019ont encore aucune formation philosophique, mais qui souhaitent commencer \u00e0 purifier leurs m\u0153urs et leur \u00e2me, autrement dit, \u00e0 soumettre leurs passions irrationnelles \u00e0 la raison. 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Religion et philosophie chez Simplicius, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Religion et philosophie chez Simplicius
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 183-211
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Nous avons vu, à l’aide de plusieurs exemples, la manière dont le néoplatonicien Simplicius avait commenté un texte stoïcien. Nous avons constaté que Simplicius ne peut s’empêcher de réintroduire dans son commentaire, dans la mesure où ses auditeurs ou lecteurs débutants peuvent les comprendre, des doctrines néoplatoniciennes très complexes, qui n’ont rien à voir avec le texte du Manuel. Les conclusions que l’on peut tirer de ces exemples au sujet de la méthode exégétique de Simplicius ne sont pas valables seulement pour son commentaire sur Épictète, mais également pour ses commentaires sur Aristote. Certains historiens modernes de la philosophie, notamment Carlos Steel, affirment que ce qui caractérise la méthode exégétique de Simplicius commentant les traités d’Aristote, c’est la simplicité et l’objectivité. Il en conclut que, puisque l’auteur du commentaire du De anima d’Aristote attribué à Simplicius donne libre cours à son interprétation néoplatonicienne, Simplicius ne peut être l’auteur de ce commentaire. Il est vrai que, dans les commentaires sur les œuvres de logique, le néoplatonicien Simplicius trouve peu d’occasions d’introduire sa philosophie propre. Il en va déjà autrement en ce qui concerne les commentaires sur la Physique et le De caelo. Mais lorsqu'il s’agit du De anima, traité qui se plaçait, dans le cursus néoplatonicien, immédiatement avant la Métaphysique d’Aristote, et qui abordait des problèmes métaphysiques, la situation était toute différente. Sur de tels sujets, les doctrines néoplatoniciennes différaient largement de celles d’Aristote, en sorte que le fait de devoir prouver à chaque pas l’harmonie des philosophies de Platon et d’Aristote revenait à un exercice de haute voltige. Cette apparente différence de méthode provient donc de la divergence entre les doctrines au sujet de l’âme que professaient Aristote et les néoplatoniciens. Plus généralement, quand on compare la position d’un stoïcien comme Épictète concernant le rapport entre philosophie et religion avec celle d’un néoplatonicien, en l’occurrence Simplicius, on constate une perte d’autonomie à l’égard du divin chez le philosophe néoplatonicien. Le stoïcien, en s’appuyant exclusivement sur la cohérence de son système et sur la force de sa raison, qu’il croit apte à diriger une vie vertueuse s’il est décidé à la suivre, se considère maître autonome de sa relation à Dieu. La question du salut de son âme après sa mort ne se pose pas pour lui. Il en va autrement du philosophe néoplatonicien (exception faite de Plotin), qui, pour sauver son âme, a besoin, en plus de sa philosophie hautement systématisée et abstraite et d’une vie vertueuse, de l’aide des dieux, en partie obtenue grâce à des rites qu’il croit transmis par des « révélations ». Cette attitude, tout en se fondant sur les traditions religieuses païennes, ressemble finalement à celle du christianisme recourant à des rites et des sacrements. À vrai dire, lorsqu'il s’agit du philosophe néoplatonicien accompli, nous ne savons presque rien du contenu et des formes que prend la théurgie correspondant à son niveau ; elle semble, en tout cas, devoir aboutir alors, comme la philosophie de Plotin, à une union mystique avec l’Un ou l’Ineffable. Mais tandis que Plotin arrivait à cette union par des moyens autonomes, les néoplatoniciens à partir de Jamblique ne se croyaient plus capables d’y arriver tout à fait par eux-mêmes ni de pouvoir garantir le retour de leurs âmes dans leur patrie sans l’aide d’un certain rituel. Il persiste néanmoins de grandes différences entre la « religion » néoplatonicienne et le christianisme ou d’autres religions qui ont la prétention de posséder seules la vérité. La plus importante de ces différences, à mes yeux, consiste en la tolérance et l’ouverture d’esprit vis-à-vis des religions étrangères. Nous avons vu comment les néoplatoniciens expliquaient les divergences entre les religions des différents peuples : pour eux, ces divergences étaient des manifestations d’une même divinité, appropriées à la diversité des régions de la terre et des peuples qui les habitent. Ce point de vue garantissait aux différentes religions localement implantées une sorte d’égalité de valeur et impliquait aussi que, lorsqu’on arrivait en qualité d’étranger dans un environnement cultuel et religieux différent, on devait respecter les cultes locaux et même s’y conformer au moins extérieurement. Cet esprit d’ouverture et de tolérance religieuse s’est largement perdu avec la fin de l’Antiquité gréco-romaine et nous fait tellement défaut actuellement. Simplicius, mais aussi Épictète, auraient certainement approuvé les mots du préfet païen Symmaque, qui protestait en 384 contre la décision de l’empereur chrétien de faire enlever de la salle du Sénat romain l’autel de la Victoire : « Nous contemplons les mêmes astres, le ciel nous est commun, le même monde nous enveloppe. Qu’importe la voie de la sagesse dans laquelle chacun cherche la vérité ? À un si grand mystère on ne parvient pas par un seul chemin. » [conclusion p. 208-211]

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Sur de tels sujets, les doctrines n\u00e9oplatoniciennes diff\u00e9raient largement de celles d\u2019Aristote, en sorte que le fait de devoir prouver \u00e0 chaque pas l\u2019harmonie des philosophies de Platon et d\u2019Aristote revenait \u00e0 un exercice de haute voltige. Cette apparente diff\u00e9rence de m\u00e9thode provient donc de la divergence entre les doctrines au sujet de l\u2019\u00e2me que professaient Aristote et les n\u00e9oplatoniciens.\r\n\r\nPlus g\u00e9n\u00e9ralement, quand on compare la position d\u2019un sto\u00efcien comme \u00c9pict\u00e8te concernant le rapport entre philosophie et religion avec celle d\u2019un n\u00e9oplatonicien, en l\u2019occurrence Simplicius, on constate une perte d\u2019autonomie \u00e0 l\u2019\u00e9gard du divin chez le philosophe n\u00e9oplatonicien. Le sto\u00efcien, en s\u2019appuyant exclusivement sur la coh\u00e9rence de son syst\u00e8me et sur la force de sa raison, qu\u2019il croit apte \u00e0 diriger une vie vertueuse s\u2019il est d\u00e9cid\u00e9 \u00e0 la suivre, se consid\u00e8re ma\u00eetre autonome de sa relation \u00e0 Dieu. La question du salut de son \u00e2me apr\u00e8s sa mort ne se pose pas pour lui.\r\n\r\nIl en va autrement du philosophe n\u00e9oplatonicien (exception faite de Plotin), qui, pour sauver son \u00e2me, a besoin, en plus de sa philosophie hautement syst\u00e9matis\u00e9e et abstraite et d\u2019une vie vertueuse, de l\u2019aide des dieux, en partie obtenue gr\u00e2ce \u00e0 des rites qu\u2019il croit transmis par des \u00ab r\u00e9v\u00e9lations \u00bb. Cette attitude, tout en se fondant sur les traditions religieuses pa\u00efennes, ressemble finalement \u00e0 celle du christianisme recourant \u00e0 des rites et des sacrements. \u00c0 vrai dire, lorsqu'il s\u2019agit du philosophe n\u00e9oplatonicien accompli, nous ne savons presque rien du contenu et des formes que prend la th\u00e9urgie correspondant \u00e0 son niveau ; elle semble, en tout cas, devoir aboutir alors, comme la philosophie de Plotin, \u00e0 une union mystique avec l\u2019Un ou l\u2019Ineffable.\r\n\r\nMais tandis que Plotin arrivait \u00e0 cette union par des moyens autonomes, les n\u00e9oplatoniciens \u00e0 partir de Jamblique ne se croyaient plus capables d\u2019y arriver tout \u00e0 fait par eux-m\u00eames ni de pouvoir garantir le retour de leurs \u00e2mes dans leur patrie sans l\u2019aide d\u2019un certain rituel. Il persiste n\u00e9anmoins de grandes diff\u00e9rences entre la \u00ab religion \u00bb n\u00e9oplatonicienne et le christianisme ou d\u2019autres religions qui ont la pr\u00e9tention de poss\u00e9der seules la v\u00e9rit\u00e9. La plus importante de ces diff\u00e9rences, \u00e0 mes yeux, consiste en la tol\u00e9rance et l\u2019ouverture d\u2019esprit vis-\u00e0-vis des religions \u00e9trang\u00e8res.\r\n\r\nNous avons vu comment les n\u00e9oplatoniciens expliquaient les divergences entre les religions des diff\u00e9rents peuples : pour eux, ces divergences \u00e9taient des manifestations d\u2019une m\u00eame divinit\u00e9, appropri\u00e9es \u00e0 la diversit\u00e9 des r\u00e9gions de la terre et des peuples qui les habitent. Ce point de vue garantissait aux diff\u00e9rentes religions localement implant\u00e9es une sorte d\u2019\u00e9galit\u00e9 de valeur et impliquait aussi que, lorsqu\u2019on arrivait en qualit\u00e9 d\u2019\u00e9tranger dans un environnement cultuel et religieux diff\u00e9rent, on devait respecter les cultes locaux et m\u00eame s\u2019y conformer au moins ext\u00e9rieurement.\r\n\r\nCet esprit d\u2019ouverture et de tol\u00e9rance religieuse s\u2019est largement perdu avec la fin de l\u2019Antiquit\u00e9 gr\u00e9co-romaine et nous fait tellement d\u00e9faut actuellement. Simplicius, mais aussi \u00c9pict\u00e8te, auraient certainement approuv\u00e9 les mots du pr\u00e9fet pa\u00efen Symmaque, qui protestait en 384 contre la d\u00e9cision de l\u2019empereur chr\u00e9tien de faire enlever de la salle du S\u00e9nat romain l\u2019autel de la Victoire :\r\n\r\n \u00ab Nous contemplons les m\u00eames astres, le ciel nous est commun, le m\u00eame monde nous enveloppe. Qu\u2019importe la voie de la sagesse dans laquelle chacun cherche la v\u00e9rit\u00e9 ? \u00c0 un si grand myst\u00e8re on ne parvient pas par un seul chemin. \u00bb [conclusion p. 208-211]","btype":2,"date":"2004","language":"French","online_url":"","online_resources":"https:\/\/uni-koeln.sciebo.de\/s\/YIYhnMyXsA6s6Gi","doi_url":null,"categories":[],"authors":[{"id":158,"full_name":"Hadot, Pierre","role":{"id":1,"role_name":"author"}},{"id":4,"full_name":"Hadot, Ilsetraut","role":{"id":1,"role_name":"author"}},{"id":4,"full_name":"Hadot, Ilsetraut","role":{"id":2,"role_name":"editor"}},{"id":158,"full_name":"Hadot, Pierre","role":{"id":2,"role_name":"editor"}}],"book":null,"booksection":{"id":945,"section_of":218,"pages":"183-211","is_catalog":null,"book":{"id":218,"bilderberg_idno":null,"dare_idno":null,"catalog_idno":null,"entry_type":null,"type":1,"language":"fr","title":"Apprendre \u00e0 philosopher dans l'Antiquit\u00e9 : l'enseignement du Manuel d'\u00c9pict\u00e8te et son commentaire n\u00e9oplatonicien","title_transcript":"","title_translation":"","short_title":"Hadot2004d","has_no_author":null,"volume":null,"date":"2004","edition_no":null,"free_date":"2004","abstract":"L'ouvrage de I. et P. 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Les paraboles de l'escale et du banquet, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Les paraboles de l'escale et du banquet
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 127-141
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Ce chapitre 7 est, dans le plan général du Manuel, le premier chapitre qui se rapporte à la discipline du désir. Il invite, sous une forme imagée, à ne pas s’attacher aux personnes qui nous sont chères, parce que ce ne sont que des dons provisoires. Dans ce chapitre 7, nous sommes donc en présence d’une comparaison, parabole ou allégorie. Une allégorie est, pourrait-on dire, une métaphore prolongée. Les parties d’un ensemble structuré et cohérent de réalités ou d’événements (A), ici l’escale d’un navire dans un port, correspondent terme à terme aux parties d’un autre ensemble structuré de réalités ou d’événements (B), ici la vie humaine. L’auteur veut faire comprendre, et surtout faire admettre à son lecteur, que la conduite que l’on est obligé d’avoir dans l’ensemble B doit être analogue à celle qui nous semble nécessaire dans l’ensemble A. [introduction p. 127-128]

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Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien, 2004
By: Hadot, Ilsetraut, Hadot, Pierre
Title Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Type Monograph
Language French
Date 2004
Publication Place Paris
Publisher Librairie générale française
Series Le livre de poche : références
Volume 603
Categories no categories
Author(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Editor(s)
Translator(s)
L'ouvrage de I. et P. Hadot constitue une introduction au Manuel d'Épictète, œuvre stoïcienne majeure du IIᵉ siècle de notre ère, ainsi qu'au commentaire du Manuel rédigé trois siècles plus tard par le néoplatonicien Simplicius. Une approche d'ensemble de ces œuvres, de leurs caractéristiques formelles et doctrinales, ainsi que l'étude de quelques thèmes choisis (la distinction de "ce qui dépend de nous" et de "ce qui ne dépend pas de nous", les paraboles de l'escale et du banquet, le rapport entre religion et philosophie) permettent de cerner des postures philosophiques fondamentales, touchant la question de la piété, celle du destin et du libre arbitre, ou encore de notre rapport aux maux et à la mort. Par là, ce livre à deux voix représente aussi et avant tout une méditation sur le sens fondamental de l'activité philosophique dans l'Antiquité ; comme l'écrivent les auteurs : "En utilisant la méthode exégétique, nous avons eu l'intention de répondre à une interrogation, à la fois historique et existentielle : comment apprenait-on à philosopher dans l'Antiquité ? Car le Manuel et son commentaire par Simplicius peuvent nous apporter de précieux renseignements sur la nature exacte et la pratique de la philosophie antique." [official abstract]

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Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien, 2004
By: Hadot, Ilsetraut, Hadot, Pierre
Title Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Type Monograph
Language French
Date 2004
Publication Place Paris
Publisher Librairie générale française
Series Le livre de poche : références
Volume 603
Categories no categories
Author(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Editor(s)
Translator(s)
L'ouvrage de I. et P. Hadot constitue une introduction au Manuel d'Épictète, œuvre stoïcienne majeure du IIᵉ siècle de notre ère, ainsi qu'au commentaire du Manuel rédigé trois siècles plus tard par le néoplatonicien Simplicius. Une approche d'ensemble de ces œuvres, de leurs caractéristiques formelles et doctrinales, ainsi que l'étude de quelques thèmes choisis (la distinction de "ce qui dépend de nous" et de "ce qui ne dépend pas de nous", les paraboles de l'escale et du banquet, le rapport entre religion et philosophie) permettent de cerner des postures philosophiques fondamentales, touchant la question de la piété, celle du destin et du libre arbitre, ou encore de notre rapport aux maux et à la mort.
Par là, ce livre à deux voix représente aussi et avant tout une méditation sur le sens fondamental de l'activité philosophique dans l'Antiquité ; comme l'écrivent les auteurs : "En utilisant la méthode exégétique, nous avons eu l'intention de répondre à une interrogation, à la fois historique et existentielle : comment apprenait-on à philosopher dans l'Antiquité ? Car le Manuel et son commentaire par Simplicius peuvent nous apporter de précieux renseignements sur la nature exacte et la pratique de la philosophie antique." [official abstract]

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L'interprétation par Simplicius de la parabole de l'escale, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title L'interprétation par Simplicius de la parabole de l'escale
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 143-165
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Le commentaire de Simplicius sur ce chapitre du Manuel commence par une paraphrase de la parabole d’Épictète, qui compare la vie humaine à un voyage maritime. Cette paraphrase est suivie d’une interprétation allégorique de la parabole qui s’efforce de nous en faire découvrir le sens caché. En voici la traduction :

    "Or, il me semble qu’il a introduit un exemple imaginé d’une manière tout à fait appropriée. Car la mer, parce qu’elle est pesante, que ses vagues sont agitées, qu’elle change d’une manière si variée, qu’elle étouffe ceux qui y sombrent, en vertu de l’analogie qu’elle présente avec le devenir, les anciens auteurs de mythes, eux aussi, affirmaient qu’elle est un symbole du devenir. Le navire serait ce qui transporte les âmes vers le devenir, et il faut lui donner soit le nom de Sort (Moira), soit le nom d’Heimarmenê ou tel autre nom. Le pilote du navire pourrait être le dieu, lui qui, par ses prévoyantes pensées, dirige et gouverne, comme il le faut et d’une manière adaptée au mérite (kat’ axian) de chacun, l’univers et la descente des âmes dans le devenir.

    L’entrée du navire au port, c’est la mise en place des âmes dans le lieu, le peuple, la famille qui leur convient : c’est selon cette mise en place que les unes sont engendrées en tel lieu, tel peuple, telle famille et par tels parents, les autres ailleurs. La sortie du navire pour la provision d’eau, c’est le soin des choses nécessaires à la vie, sans lesquelles il est impossible de subsister. Qu’y a-t-il en effet, pour ceux qui sont dans le devenir, de plus nécessaire que l’eau, en vue de la nourriture et de la boisson ? Quant au fait de ramasser, comme une chose accessoire que l’on trouve au bord du chemin, un coquillage ou un petit oignon, il en donne lui-même l’exégèse d’une manière appropriée : cela veut dire femme, enfants, propriété, et autres choses de ce genre qui nous sont données par le Tout ; il faut les recevoir sans doute, mais non pas comme objets principaux de notre choix, ni comme biens qui nous soient propres.

    Le principal, en effet, c’est d’être tendu et tourné perpétuellement vers le pilote. Et il ne faut même pas s’intéresser à ces choses, comme si elles étaient nécessaires de la même manière que la provision d’eau, mais il faut les recevoir comme une chose véritablement accessoire et qui est simplement utile à la vie." [introduction p. 143-144]

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Le commentaire de Simplicius au premier chapitre du Manuel : interprétation néoplatonicienne de « ce qui dépend de nous », 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Le commentaire de Simplicius au premier chapitre du Manuel : interprétation néoplatonicienne de « ce qui dépend de nous »
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 103-125
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
This text discusses Simplicius' commentary on the first chapter of Epictetus' Manual, focusing selectively on a specific part of its development. The commentary examines the initial two sentences of the chapter, addressing the distinction between things within human control and those beyond it. This division leads to a classification of rational souls into first souls, which remain consistently oriented towards the Good, and human rational souls. The latter are characterized by their capacity for choice (deliberate choice or προαίρεσις), which is absent in immobile entities and irrational beings. Simplicius emphasizes that the nature of human rational souls allows them to either align with higher ontological realities or be drawn towards lower ones. The freedom of choice extends even to choosing evil, albeit often misguided by the appearance of apparent good. The concept of "what depends on us" is explicated as referring specifically to this deliberate choice. Simplicius' Neoplatonic interpretation culminates in a discussion defending human free will against objections that attribute actions to chance or necessity. While the commentary is not complete, this abstract concludes with the clarification that Simplicius' ontological exposition pertains solely to human rational souls. Further elaboration on objections and responses is anticipated in subsequent sections of the commentary. [introduction/conclusion]

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Le commentaire de Simplicius sur le Manuel d'Épictète, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Le commentaire de Simplicius sur le Manuel d'Épictète
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 47-87
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
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Dans mon livre Le problème du néoplatonisme alexandrin: Hiéroclès et Simplicius, j’ai expliqué d’une manière détaillée la place que tenait le commentaire sur le Manuel d’Épictète dans l’enseignement néoplatonicien. Il s’agissait de répondre à la question suivante : Comment le néoplatonicien Simplicius pouvait-il se sentir la vocation de commenter le Manuel du stoïcien Épictète, et, qui plus est, dans la perspective de la metriopathie aristotélicienne ? Je ne peux reprendre l’argumentation développée que j’ai donnée dans mon livre et je me borne à en résumer ici les principaux résultats.

Les néoplatoniciens étaient persuadés qu’il fallait, pour pouvoir commencer avec profit les études de philosophie proprement dites, avoir acquis auparavant certaines dispositions morales et avoir de cette manière purifié son âme, au moins dans une certaine mesure. C’est ce que nous expliquent Simplicius, Ammonius, Philopon, Olympiodore et David (Élias) dans les introductions à leurs commentaires sur les Catégories d’Aristote, dans un chapitre traitant des qualités requises du bon auditeur (ou étudiant). Mais pour cette formation morale pré-philosophique, il fallait, comme Simplicius et les autres commentateurs des Catégories l’expliquent dans un autre chapitre introductif, une instruction qui soit une catéchèse purement parénétique, sans démonstrations logiques. Comme le disent Simplicius et Ammonius, une telle instruction ne se trouve pas dans l’œuvre d’Aristote, par laquelle commençaient les études philosophiques des néoplatoniciens. Les traités d’Aristote sont remplis de divisions et de démonstrations, dont la compréhension présuppose la maîtrise de la méthode apodictique, que le débutant en philosophie ne possède pas. Ce ne sont donc pas les Éthiques d’Aristote qui peuvent fournir une instruction éthique préparatoire, continue Simplicius, mais des exhortations non techniques sous forme écrite ou non écrite, comme on en trouve beaucoup chez les pythagoriciens. La dernière allusion de Simplicius vise certainement les sentences pythagoriciennes et le célèbre Carmen aureum, qui a effectivement été commenté par les néoplatoniciens Hiéroclès, Jamblique et Proclus. David (Élias) pour sa part nomme les parénèses d’Isocrate, visant de toute évidence les discours À Démonicos et À Nicoclès.

Or, au début de son commentaire sur le Manuel d’Épictète, Simplicius précise que le genre littéraire de cet ouvrage est celui des « courtes sentences » et des « maximes morales », et il ajoute que ce genre littéraire est analogue à celui que les pythagoriciens appellent préceptes (προτρεπτικοί). Nous pouvons donc être assurés de tenir là le motif du choix que Simplicius avait fait du Manuel d’Épictète. Aux yeux de Simplicius, le Manuel constituait le genre d’exhortations non techniques aptes à fournir l’instruction éthique préparatoire dont le débutant en philosophie devait déjà être imprégné. Dès lors, il fallait qu’il interprète le Manuel en se fondant, non pas sur l’éthique stoïcienne culminant dans l’apatheia du sage stoïcien, comme cela aurait été normal selon notre point de vue moderne, mais sur la metriopathie péripatéticienne.

En procédant de la sorte, Simplicius suit le système éthique néoplatonicien, dans lequel se fondent, d’une manière tout à fait étonnante et sans jointure apparente, l’éthique du stoïcisme, évidemment sans ses bases matérialistes, l’éthique de l’Ancienne Académie et l’éthique péripatéticienne. Le néoplatonisme avait admis en effet, à partir de Porphyre, l’existence de quatre degrés de vertus, dont le premier, celui des vertus « politiques » ou « civiles » ou « pratiques », impliquait, non pas la suppression des passions, mais leur domination par la raison, c’est-à-dire la metriopathie péripatéticienne. En revanche, les degrés de vertu supérieurs se fondaient sur l’apatheia stoïcienne.

Comme Simplicius voyait dans le Manuel des exhortations morales non techniques, qui s’adressaient à des débutants, cette œuvre ne pouvait, selon lui, viser que la préparation au premier degré des vertus, donc aux vertus « civiles » ou « politiques » régies par la metriopathie. Les vertus civiles ne sont pas des vertus qui caractérisent le philosophe authentique, mais elles sont appropriées, comme leur nom l’indique, au citoyen vertueux, c’est-à-dire à quelqu’un qui prend activement part à la vie publique et qui a pour cela, d’après les péripatéticiens, besoin de son corps et dans une certaine mesure de ses passions. Les vertus propres au philosophe néoplatonicien sont les vertus cathartiques ou même les vertus théorétiques.

L’homme qui vit selon les vertus cathartiques fuit, comme Simplicius l’explique, le corps et les passions irrationnelles autant que possible et il se concentre sur lui-même, c’est-à-dire sur son âme raisonnable. Le fait de vouloir se tourner exclusivement vers soi-même, donc vers son âme raisonnable, de vouloir réaliser cette « conversion », est reconnu plus loin par Simplicius comme la marque de quelqu’un qui est désormais désireux de pratiquer la philosophie, et c’est à ce genre d’hommes que s’adresse, selon Simplicius, la deuxième partie du Manuel (à partir du chapitre 22). Il ne s’agit pas de ceux qui seraient déjà en possession des vertus cathartiques ni même des vertus civiles, mais de ceux qui, forts de leur progrès vers l’acquisition des vertus civiles, envisagent leur retraite de la vie publique, accompagnée de l’étude et de la pratique de la philosophie, et qui remplissent par la même la première condition pour pouvoir plus tard, après s’être longuement familiarisés avec les études philosophiques, acquérir les vertus cathartiques.

Le Manuel d’Épictète s’adresse donc, selon Simplicius, dans une première partie, à ceux qui n’ont encore aucune formation philosophique, mais qui souhaitent commencer à purifier leurs mœurs et leur âme, autrement dit, à soumettre leurs passions irrationnelles à la raison. La deuxième partie concernerait ceux qui ont déjà fait des progrès sur le chemin qui mène à la domination des passions et commencent à s’intéresser à la philosophie elle-même. Dans les deux cas, il s’agit de débutants : de ceux qui commencent une formation morale et de ceux qui veulent s’initier à la philosophie. [introduction p. 51-54]

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Il s\u2019agissait de r\u00e9pondre \u00e0 la question suivante : Comment le n\u00e9oplatonicien Simplicius pouvait-il se sentir la vocation de commenter le Manuel du sto\u00efcien \u00c9pict\u00e8te, et, qui plus est, dans la perspective de la metriopathie aristot\u00e9licienne ? Je ne peux reprendre l\u2019argumentation d\u00e9velopp\u00e9e que j\u2019ai donn\u00e9e dans mon livre et je me borne \u00e0 en r\u00e9sumer ici les principaux r\u00e9sultats.\r\n\r\nLes n\u00e9oplatoniciens \u00e9taient persuad\u00e9s qu\u2019il fallait, pour pouvoir commencer avec profit les \u00e9tudes de philosophie proprement dites, avoir acquis auparavant certaines dispositions morales et avoir de cette mani\u00e8re purifi\u00e9 son \u00e2me, au moins dans une certaine mesure. 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Une approche d'ensemble de ces \u0153uvres, de leurs caract\u00e9ristiques formelles et doctrinales, ainsi que l'\u00e9tude de quelques th\u00e8mes choisis (la distinction de \"ce qui d\u00e9pend de nous\" et de \"ce qui ne d\u00e9pend pas de nous\", les paraboles de l'escale et du banquet, le rapport entre religion et philosophie) permettent de cerner des postures philosophiques fondamentales, touchant la question de la pi\u00e9t\u00e9, celle du destin et du libre arbitre, ou encore de notre rapport aux maux et \u00e0 la mort.\r\nPar l\u00e0, ce livre \u00e0 deux voix repr\u00e9sente aussi et avant tout une m\u00e9ditation sur le sens fondamental de l'activit\u00e9 philosophique dans l'Antiquit\u00e9 ; comme l'\u00e9crivent les auteurs : \"En utilisant la m\u00e9thode ex\u00e9g\u00e9tique, nous avons eu l'intention de r\u00e9pondre \u00e0 une interrogation, \u00e0 la fois historique et existentielle : comment apprenait-on \u00e0 philosopher dans l'Antiquit\u00e9 ? 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Les paraboles de l'escale et du banquet, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Les paraboles de l'escale et du banquet
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 127-141
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Ce chapitre 7 est, dans le plan général du Manuel, le premier chapitre qui se rapporte à la discipline du désir. Il invite, sous une forme imagée, à ne pas s’attacher aux personnes qui nous sont chères, parce que ce ne sont que des dons provisoires.

Dans ce chapitre 7, nous sommes donc en présence d’une comparaison, parabole ou allégorie. Une allégorie est, pourrait-on dire, une métaphore prolongée. Les parties d’un ensemble structuré et cohérent de réalités ou d’événements (A), ici l’escale d’un navire dans un port, correspondent terme à terme aux parties d’un autre ensemble structuré de réalités ou d’événements (B), ici la vie humaine. L’auteur veut faire comprendre, et surtout faire admettre à son lecteur, que la conduite que l’on est obligé d’avoir dans l’ensemble B doit être analogue à celle qui nous semble nécessaire dans l’ensemble A. [introduction p. 127-128]

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Religion et philosophie chez Simplicius, 2004
By: Hadot, Pierre, Hadot, Ilsetraut, Hadot, Ilsetraut (Ed.), Hadot, Pierre (Ed.)
Title Religion et philosophie chez Simplicius
Type Book Section
Language French
Date 2004
Published in Apprendre à philosopher dans l'Antiquité : l'enseignement du Manuel d'Épictète et son commentaire néoplatonicien
Pages 183-211
Categories no categories
Author(s) Hadot, Pierre , Hadot, Ilsetraut
Editor(s) Hadot, Ilsetraut , Hadot, Pierre
Translator(s)
Nous avons vu, à l’aide de plusieurs exemples, la manière dont le néoplatonicien Simplicius avait commenté un texte stoïcien. Nous avons constaté que Simplicius ne peut s’empêcher de réintroduire dans son commentaire, dans la mesure où ses auditeurs ou lecteurs débutants peuvent les comprendre, des doctrines néoplatoniciennes très complexes, qui n’ont rien à voir avec le texte du Manuel.

Les conclusions que l’on peut tirer de ces exemples au sujet de la méthode exégétique de Simplicius ne sont pas valables seulement pour son commentaire sur Épictète, mais également pour ses commentaires sur Aristote. Certains historiens modernes de la philosophie, notamment Carlos Steel, affirment que ce qui caractérise la méthode exégétique de Simplicius commentant les traités d’Aristote, c’est la simplicité et l’objectivité. Il en conclut que, puisque l’auteur du commentaire du De anima d’Aristote attribué à Simplicius donne libre cours à son interprétation néoplatonicienne, Simplicius ne peut être l’auteur de ce commentaire.

Il est vrai que, dans les commentaires sur les œuvres de logique, le néoplatonicien Simplicius trouve peu d’occasions d’introduire sa philosophie propre. Il en va déjà autrement en ce qui concerne les commentaires sur la Physique et le De caelo. Mais lorsqu'il s’agit du De anima, traité qui se plaçait, dans le cursus néoplatonicien, immédiatement avant la Métaphysique d’Aristote, et qui abordait des problèmes métaphysiques, la situation était toute différente. Sur de tels sujets, les doctrines néoplatoniciennes différaient largement de celles d’Aristote, en sorte que le fait de devoir prouver à chaque pas l’harmonie des philosophies de Platon et d’Aristote revenait à un exercice de haute voltige. Cette apparente différence de méthode provient donc de la divergence entre les doctrines au sujet de l’âme que professaient Aristote et les néoplatoniciens.

Plus généralement, quand on compare la position d’un stoïcien comme Épictète concernant le rapport entre philosophie et religion avec celle d’un néoplatonicien, en l’occurrence Simplicius, on constate une perte d’autonomie à l’égard du divin chez le philosophe néoplatonicien. Le stoïcien, en s’appuyant exclusivement sur la cohérence de son système et sur la force de sa raison, qu’il croit apte à diriger une vie vertueuse s’il est décidé à la suivre, se considère maître autonome de sa relation à Dieu. La question du salut de son âme après sa mort ne se pose pas pour lui.

Il en va autrement du philosophe néoplatonicien (exception faite de Plotin), qui, pour sauver son âme, a besoin, en plus de sa philosophie hautement systématisée et abstraite et d’une vie vertueuse, de l’aide des dieux, en partie obtenue grâce à des rites qu’il croit transmis par des « révélations ». Cette attitude, tout en se fondant sur les traditions religieuses païennes, ressemble finalement à celle du christianisme recourant à des rites et des sacrements. À vrai dire, lorsqu'il s’agit du philosophe néoplatonicien accompli, nous ne savons presque rien du contenu et des formes que prend la théurgie correspondant à son niveau ; elle semble, en tout cas, devoir aboutir alors, comme la philosophie de Plotin, à une union mystique avec l’Un ou l’Ineffable.

Mais tandis que Plotin arrivait à cette union par des moyens autonomes, les néoplatoniciens à partir de Jamblique ne se croyaient plus capables d’y arriver tout à fait par eux-mêmes ni de pouvoir garantir le retour de leurs âmes dans leur patrie sans l’aide d’un certain rituel. Il persiste néanmoins de grandes différences entre la « religion » néoplatonicienne et le christianisme ou d’autres religions qui ont la prétention de posséder seules la vérité. La plus importante de ces différences, à mes yeux, consiste en la tolérance et l’ouverture d’esprit vis-à-vis des religions étrangères.

Nous avons vu comment les néoplatoniciens expliquaient les divergences entre les religions des différents peuples : pour eux, ces divergences étaient des manifestations d’une même divinité, appropriées à la diversité des régions de la terre et des peuples qui les habitent. Ce point de vue garantissait aux différentes religions localement implantées une sorte d’égalité de valeur et impliquait aussi que, lorsqu’on arrivait en qualité d’étranger dans un environnement cultuel et religieux différent, on devait respecter les cultes locaux et même s’y conformer au moins extérieurement.

Cet esprit d’ouverture et de tolérance religieuse s’est largement perdu avec la fin de l’Antiquité gréco-romaine et nous fait tellement défaut actuellement. Simplicius, mais aussi Épictète, auraient certainement approuvé les mots du préfet païen Symmaque, qui protestait en 384 contre la décision de l’empereur chrétien de faire enlever de la salle du Sénat romain l’autel de la Victoire :

    « Nous contemplons les mêmes astres, le ciel nous est commun, le même monde nous enveloppe. Qu’importe la voie de la sagesse dans laquelle chacun cherche la vérité ? À un si grand mystère on ne parvient pas par un seul chemin. » [conclusion p. 208-211]

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