| Title | La pensée s'exprime «grâce» à l'être (Parménide, fr. 8.35) |
| Type | Article |
| Language | French |
| Date | 2004 |
| Journal | Revue Philosophique de la France et de l'Étranger |
| Volume | 194 |
| Issue | 1 |
| Pages | 5-13 |
| Categories | no categories |
| Author(s) | Cordero, Néstor-Luis |
| Editor(s) | |
| Translator(s) |
| Peu de temps après la mort de son père spirituel, Platon n'hésite pas à rendre un hommage appuyé au « vénérable et redoutable » Parménide ; mais, en même temps, il ne peut pas s'empêcher d'avouer : étant donné sa profondeur (bathos), « je crains tout à la fois que ses paroles, nous ne les comprenions pas, et que ce qu'il pensait en les prononçant nous dépasse beaucoup plus ». Mais ce que Platon ne dit pas, c'est que cette difficulté l'a poussé à essayer de déchiffrer le logos parménidien. Vingt-cinq siècles après, Marcel Conche en a fait autant, et c'est sur le chemin de Parménide que j'ai eu la chance et le grand honneur de faire sa connaissance. Et je peux témoigner que Platon avait raison : la pensée de Parménide nous a tellement dépassés qu'elle a pu être à l'origine d'interprétations très diverses et, même si l'Éléate était surpris d'apprendre qu'il était à la fois un et multiple, il faut admettre que le chemin de recherche qu'il a inauguré reste ouvert, car sa richesse est inépuisable. Le dialogue que je voudrais entamer avec Marcel Conche concerne l'un des passages les plus controversés du Poème, l'énigmatique vers 8.35. Nous nous sommes occupés de ce texte dans notre travail Les deux chemins de Parménide, et Marcel Conche a commenté avec perspicacité notre interprétation, mais il n'a pas été convaincu par le texte que nous proposons de suivre à la place du texte traditionnel. Je voudrais renforcer les arguments donnés il y a quelques années dans le travail cité ci-dessus, car les échos de la lecture (il ne s'agit pas d'une conjecture) que nous proposons n'ont été que très restreints, malgré les points obscurs que notre solution permet d'éclairer. Regardons donc le contexte de ce passage. [introduction p. 5-6] |
| Online Resources | https://uni-koeln.sciebo.de/s/GrJltxCHr2iNGon |
{"_index":"sire","_id":"1279","_score":null,"_source":{"id":1279,"authors_free":[{"id":1868,"entry_id":1279,"agent_type":"person","is_normalised":1,"person_id":54,"institution_id":null,"role":{"id":1,"role_name":"author"},"free_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","free_first_name":"N\u00e9stor-Luis","free_last_name":"Cordero","norm_person":{"id":54,"first_name":"N\u00e9stor-Luis","last_name":"Cordero","full_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","short_ident":"","is_classical_name":null,"dnb_url":"http:\/\/d-nb.info\/gnd\/1055808973","viaf_url":"","db_url":"","from_claudius":null}}],"entry_title":"La pens\u00e9e s'exprime \u00abgr\u00e2ce\u00bb \u00e0 l'\u00eatre (Parm\u00e9nide, fr. 8.35)","main_title":{"title":"La pens\u00e9e s'exprime \u00abgr\u00e2ce\u00bb \u00e0 l'\u00eatre (Parm\u00e9nide, fr. 8.35)"},"abstract":"Peu de temps apr\u00e8s la mort de son p\u00e8re spirituel, Platon n'h\u00e9site pas \u00e0 rendre un hommage appuy\u00e9 au \u00ab v\u00e9n\u00e9rable et redoutable \u00bb Parm\u00e9nide ; mais, en m\u00eame temps, il ne peut pas s'emp\u00eacher d'avouer : \u00e9tant donn\u00e9 sa profondeur (bathos), \u00ab je crains tout \u00e0 la fois que ses paroles, nous ne les comprenions pas, et que ce qu'il pensait en les pronon\u00e7ant nous d\u00e9passe beaucoup plus \u00bb. Mais ce que Platon ne dit pas, c'est que cette difficult\u00e9 l'a pouss\u00e9 \u00e0 essayer de d\u00e9chiffrer le logos parm\u00e9nidien. Vingt-cinq si\u00e8cles apr\u00e8s, Marcel Conche en a fait autant, et c'est sur le chemin de Parm\u00e9nide que j'ai eu la chance et le grand honneur de faire sa connaissance. Et je peux t\u00e9moigner que Platon avait raison : la pens\u00e9e de Parm\u00e9nide nous a tellement d\u00e9pass\u00e9s qu'elle a pu \u00eatre \u00e0 l'origine d'interpr\u00e9tations tr\u00e8s diverses et, m\u00eame si l'\u00c9l\u00e9ate \u00e9tait surpris d'apprendre qu'il \u00e9tait \u00e0 la fois un et multiple, il faut admettre que le chemin de recherche qu'il a inaugur\u00e9 reste ouvert, car sa richesse est in\u00e9puisable.\r\n\r\nLe dialogue que je voudrais entamer avec Marcel Conche concerne l'un des passages les plus controvers\u00e9s du Po\u00e8me, l'\u00e9nigmatique vers 8.35. Nous nous sommes occup\u00e9s de ce texte dans notre travail Les deux chemins de Parm\u00e9nide, et Marcel Conche a comment\u00e9 avec perspicacit\u00e9 notre interpr\u00e9tation, mais il n'a pas \u00e9t\u00e9 convaincu par le texte que nous proposons de suivre \u00e0 la place du texte traditionnel. Je voudrais renforcer les arguments donn\u00e9s il y a quelques ann\u00e9es dans le travail cit\u00e9 ci-dessus, car les \u00e9chos de la lecture (il ne s'agit pas d'une conjecture) que nous proposons n'ont \u00e9t\u00e9 que tr\u00e8s restreints, malgr\u00e9 les points obscurs que notre solution permet d'\u00e9clairer. Regardons donc le contexte de ce passage. [introduction p. 5-6]","btype":3,"date":"2004","language":"French","online_url":"","online_resources":"https:\/\/uni-koeln.sciebo.de\/s\/GrJltxCHr2iNGon","doi_url":null,"categories":[],"authors":[{"id":54,"full_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","role":{"id":1,"role_name":"author"}}],"book":null,"booksection":null,"article":{"id":1279,"journal_id":null,"journal_name":"Revue Philosophique de la France et de l'\u00c9tranger","volume":"194","issue":"1","pages":"5-13"}},"sort":[2004]}
| Title | La pensée s'exprime «grâce» à l'être (Parménide, fr. 8.35) |
| Type | Article |
| Language | French |
| Date | 2004 |
| Journal | Revue Philosophique de la France et de l'Étranger |
| Volume | 194 |
| Issue | 1 |
| Pages | 5-13 |
| Categories | no categories |
| Author(s) | Cordero, Néstor-Luis |
| Editor(s) | |
| Translator(s) |
Peu de temps après la mort de son père spirituel, Platon n'hésite pas à rendre un hommage appuyé au « vénérable et redoutable » Parménide ; mais, en même temps, il ne peut pas s'empêcher d'avouer : étant donné sa profondeur (bathos), « je crains tout à la fois que ses paroles, nous ne les comprenions pas, et que ce qu'il pensait en les prononçant nous dépasse beaucoup plus ». Mais ce que Platon ne dit pas, c'est que cette difficulté l'a poussé à essayer de déchiffrer le logos parménidien. Vingt-cinq siècles après, Marcel Conche en a fait autant, et c'est sur le chemin de Parménide que j'ai eu la chance et le grand honneur de faire sa connaissance. Et je peux témoigner que Platon avait raison : la pensée de Parménide nous a tellement dépassés qu'elle a pu être à l'origine d'interprétations très diverses et, même si l'Éléate était surpris d'apprendre qu'il était à la fois un et multiple, il faut admettre que le chemin de recherche qu'il a inauguré reste ouvert, car sa richesse est inépuisable. Le dialogue que je voudrais entamer avec Marcel Conche concerne l'un des passages les plus controversés du Poème, l'énigmatique vers 8.35. Nous nous sommes occupés de ce texte dans notre travail Les deux chemins de Parménide, et Marcel Conche a commenté avec perspicacité notre interprétation, mais il n'a pas été convaincu par le texte que nous proposons de suivre à la place du texte traditionnel. Je voudrais renforcer les arguments donnés il y a quelques années dans le travail cité ci-dessus, car les échos de la lecture (il ne s'agit pas d'une conjecture) que nous proposons n'ont été que très restreints, malgré les points obscurs que notre solution permet d'éclairer. Regardons donc le contexte de ce passage. [introduction p. 5-6] |
| Online Resources | https://uni-koeln.sciebo.de/s/GrJltxCHr2iNGon |
{"_index":"sire","_id":"1279","_score":null,"_source":{"id":1279,"authors_free":[{"id":1868,"entry_id":1279,"agent_type":"person","is_normalised":1,"person_id":54,"institution_id":null,"role":{"id":1,"role_name":"author"},"free_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","free_first_name":"N\u00e9stor-Luis","free_last_name":"Cordero","norm_person":{"id":54,"first_name":"N\u00e9stor-Luis","last_name":"Cordero","full_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","short_ident":"","is_classical_name":null,"dnb_url":"http:\/\/d-nb.info\/gnd\/1055808973","viaf_url":"","db_url":"","from_claudius":null}}],"entry_title":"La pens\u00e9e s'exprime \u00abgr\u00e2ce\u00bb \u00e0 l'\u00eatre (Parm\u00e9nide, fr. 8.35)","main_title":{"title":"La pens\u00e9e s'exprime \u00abgr\u00e2ce\u00bb \u00e0 l'\u00eatre (Parm\u00e9nide, fr. 8.35)"},"abstract":"Peu de temps apr\u00e8s la mort de son p\u00e8re spirituel, Platon n'h\u00e9site pas \u00e0 rendre un hommage appuy\u00e9 au \u00ab v\u00e9n\u00e9rable et redoutable \u00bb Parm\u00e9nide ; mais, en m\u00eame temps, il ne peut pas s'emp\u00eacher d'avouer : \u00e9tant donn\u00e9 sa profondeur (bathos), \u00ab je crains tout \u00e0 la fois que ses paroles, nous ne les comprenions pas, et que ce qu'il pensait en les pronon\u00e7ant nous d\u00e9passe beaucoup plus \u00bb. Mais ce que Platon ne dit pas, c'est que cette difficult\u00e9 l'a pouss\u00e9 \u00e0 essayer de d\u00e9chiffrer le logos parm\u00e9nidien. Vingt-cinq si\u00e8cles apr\u00e8s, Marcel Conche en a fait autant, et c'est sur le chemin de Parm\u00e9nide que j'ai eu la chance et le grand honneur de faire sa connaissance. Et je peux t\u00e9moigner que Platon avait raison : la pens\u00e9e de Parm\u00e9nide nous a tellement d\u00e9pass\u00e9s qu'elle a pu \u00eatre \u00e0 l'origine d'interpr\u00e9tations tr\u00e8s diverses et, m\u00eame si l'\u00c9l\u00e9ate \u00e9tait surpris d'apprendre qu'il \u00e9tait \u00e0 la fois un et multiple, il faut admettre que le chemin de recherche qu'il a inaugur\u00e9 reste ouvert, car sa richesse est in\u00e9puisable.\r\n\r\nLe dialogue que je voudrais entamer avec Marcel Conche concerne l'un des passages les plus controvers\u00e9s du Po\u00e8me, l'\u00e9nigmatique vers 8.35. Nous nous sommes occup\u00e9s de ce texte dans notre travail Les deux chemins de Parm\u00e9nide, et Marcel Conche a comment\u00e9 avec perspicacit\u00e9 notre interpr\u00e9tation, mais il n'a pas \u00e9t\u00e9 convaincu par le texte que nous proposons de suivre \u00e0 la place du texte traditionnel. Je voudrais renforcer les arguments donn\u00e9s il y a quelques ann\u00e9es dans le travail cit\u00e9 ci-dessus, car les \u00e9chos de la lecture (il ne s'agit pas d'une conjecture) que nous proposons n'ont \u00e9t\u00e9 que tr\u00e8s restreints, malgr\u00e9 les points obscurs que notre solution permet d'\u00e9clairer. Regardons donc le contexte de ce passage. [introduction p. 5-6]","btype":3,"date":"2004","language":"French","online_url":"","online_resources":"https:\/\/uni-koeln.sciebo.de\/s\/GrJltxCHr2iNGon","doi_url":null,"categories":[],"authors":[{"id":54,"full_name":"Cordero, N\u00e9stor-Luis","role":{"id":1,"role_name":"author"}}],"book":null,"booksection":null,"article":{"id":1279,"journal_id":null,"journal_name":"Revue Philosophique de la France et de l'\u00c9tranger","volume":"194","issue":"1","pages":"5-13"}},"sort":["La pens\u00e9e s'exprime \u00abgr\u00e2ce\u00bb \u00e0 l'\u00eatre (Parm\u00e9nide, fr. 8.35)"]}